Le Comité de coordination de la résistance irakienne (IRCC) menace les États-Unis dans un contexte de guerre possible entre Tsahal et le Hezbollah.
Quelques heures après un discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 19 juin, l’IRCC a affirmé sa volonté de «conquérir la souveraineté du pays face à l’atermoiement et à l’intransigeance de l’ennemi qui vise à maintenir son occupation et son contrôle sur ses décisions sécuritaires et économiques», réclamant que les troupes américaines quittent le sol irakien. L’IRCC rassemble les groupes armés chiites soutenus par l’Iran et a supplanté depuis peu la «Résistance islamique en Irak» dans son rôle de fédération des proxies de l’Iran en Irak. L’IRCC est composé des milices suivantes :
- Hachd al-Chaabi, dirigé par Faleh al-Fayadh
- Asa’ib Ahl Al-Haq, dirigé par Qais Al-Khazali
- Harakat Hezbollah Al-Nujaba, dirigé par Akram Al-Kaabi
- Kata’ib Al-Imam Ali, dirigé par Shibl Al-Zaydi
- Kata’ib Hezbollah, dirigé par Ahmad Al-Hamidawi
- Kata’ib Sayyid Al-Shuhada, dirigé par Abu Ala Al-Walai
Par ailleurs, de son côté, la Résistance islamique en Irak (IRI) a publié une menace le 30 juin dernier.
L’IRI a menacé d’étendre rapidement ses opérations si Israël lançait une guerre à grande échelle contre le Liban.
«Suite aux menaces israéliennes et américaines de lancer une guerre généralisée contre le Liban, la Résistance irakienne a décidé que si Israël mettait cette menace à exécution, elle lancerait immédiatement ses opérations», a indiqué l’IRI dans un communiqué. Le communiqué avertit également que «les intérêts américains en Irak et dans la région constitueront une cible légitime pour les combattants de la résistance». L’IRI a souligné la nécessité d’une position ferme contre les «massacres et génocides en Palestine» et a condamné le soutien aux «partisans d’Israël avec le pétrole et l’argent irakiens».
Soucieuse de retrouver un rôle de premier plan, la Résistance islamique en Irak a annoncé hier un attaque contre Israël :
«Dans la continuité de notre approche de résistance à l’occupation, de soutien à notre peuple en Palestine et en réponse aux massacres commis par l’entité usurpatrice contre des civils, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées, la Résistance islamique en Irak, en collaboration avec les forces armées yéménites ont mené une opération militaire utilisant des missiles visant une cible vitale dans Haïfa occupée.»
Le groupe a ensuite diffusé une vidéo montrant des tirs de roquettes.
Des «plans préliminaires» pour soutenir le Hezbollah du Liban dans le cas où il entrerait en guerre avec Israël
Une réunion s’est tenue à Bagdad à laquelle a participé un officier supérieur des Gardiens de la révolution iraniens (CGRI) ainsi que des représentants des différentes milice affilié à l’Iran, tel que les composants de la résistance islamique en Irak ou encore de Hachd al-Chaabi.
La réunion s’est déroulée en présence du chef d’Asaib Ahl al-Haq, Qais Khazali, du chef des Forces de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), Faleh al-Fayyad, et des dirigeants de factions armées, dont le Mouvement Nujaba, les Brigades du K-Hezbollah et le groupe Sayyid al-Haq. Les Brigades Shuhada et l’officier des Gardiens de la révolution iraniens «ont écouté la majeure partie de la réunion».
Le 13 juin, les directions des milices irakiennes ont répondu aux questions iraniennes sur la situation au Liban, affirmant qu’elles étaient prêtes à combattre aux côtés du Hezbollah en cas de «guerre plus large».
Cependant, le Hezbollah libanais ne souhaite pas intégrer les Irakiens dans la guerre au Liban. Le Hezbollah a des réserves quant à la participation de factions irakiennes au Liban pour des raisons liées à la prise de décision et au pilotage des opérations.
Quand un chef de faction a proposé «que tous ses militants soient prêts à être présents au sud du Liban comme première ligne de résistance (du Hezbollah) face à Israël», les Iraniens ont vu dans cette proposition «un enthousiasme exagéré à l’heure actuelle».
D’autres chefs de faction ont présenté des plans visant à établir une ligne d’approvisionnement pour le Hezbollah qui assurerait le transport de missiles et de drones vers le sud du Liban, et parmi les idées figurait l’utilisation de l’aéroport de Beyrouth pour assurer un transport rapide.
Cette dernière option, en plus de tirs depuis le sol irakien vers Israël, est la forme de participation irakienne la plus probable à l’heure actuelle.